Les interviews du Mag #1
Interview Auteur - Anthony LAMACCHIA
Jeune auteur du roman L’inspiration des best-sellers
Ma première question sera de vous demander pourquoi vous avez choisi l'auto-édition ?
Deux amis s'y étaient mis et ils en étaient plutôt contents. J'en avais aussi entendu parler sur Internet ou dans des salons et ça présentait beaucoup d'avantages quand on ne parvenait pas à être publié dans une grande maison d'édition. De plus, j'avais déjà essayé l'édition à compte d'auteur (sans savoir réellement ce que c'était, étant jeune, je pensais que c'était par là qu'il fallait commencer, or, c'est complètement faux), et j'avais essayé une maison d'édition en ligne, Edilivre, qui ne m'a vraiment pas donné satisfaction. Donc, je me suis dit, tentons l'auto-édition.
Donc, depuis la sortie de votre livre, qu'avez-vous trouvé comme avantages et inconvénients pour s'auto-éditer ? Pour vous aider, qu'est-ce qui a été le plus difficile dans les étapes avant et après ?
Il faut savoir que je suis passé par Publishroom, qui se veut être une maison d'auto-édition... c'est un peu contradictoire, mais je préférais déléguer certaines tâches comme la couverture, l’ISBN, le dépôt... plutôt que de mal faire et être découragé. J'ai dû donc mettre un peu plus la main au portefeuille, mais au moins, il y avait un résultat. Comme avantage, je dirais qu'on a un contrôle sur le produit fini : la couverture, la mise en page et aussi qu'on reste entièrement possesseur de ses droits, ce qui n'est pas toujours le cas avec une ME. On choisit également le prix, c'était très important pour moi, car je ne voulais pas d'un petit livre au prix exorbitant qui ne se vendrait pas.
Après les inconvénients, disons qu'on pourrait parler de la promotion et de la distribution : il y a tout à faire soi-même, c'est difficile, mais c'est aussi très enrichissant. Mais le plus dur selon moi, c'est de pouvoir être distribué en librairie : n'appartenant pas à une maison d'édition, on a souvent refusé de prendre mon livre en dépôt : la Fnac, par exemple et même des librairies de ma ville. J'ai réussi à obtenir une dédicace à Cultura car Publishroom a pu me référencer chez eux... (C’est actuellement le gros avantage d'être passé par eux, plutôt que d'avoir tout fait moi-même)
Cette aide qui a été bénéfique vous a séduit. Si vous deviez sortir un autre roman, passeriez-vous à nouveau par eux ?
Ah ah, je me suis posé la question récemment. Actuellement, je dirais que non : le fait d'avoir échangé avec d'autres auteurs auto-édités m'a vraiment encouragé à tout faire moi-même pour la suite, histoire d'être totalement indépendant. Pour le prochain, je pense sérieusement au financement participatif. C'est quelque chose qui semble bien marcher quand on a une communauté. Donc pourquoi pas.
Votre livre est sorti, mais combien de temps avez-vous mis pour l'écrire ? Sans inclure les phases de corrections.
J'ai mis une année environ. J'écris plutôt lentement, et à l'époque où j'étais sur sa rédaction, je n'étais pas très bien organisé par rapport à toutes mes activités, et l'écriture n'était pas une priorité comme maintenant.
Êtes-vous passé par des chroniqueurs ? Votre premier roman est un thriller, avez-vous facilement trouvé votre public ?
Je pense que oui. L'avantage du thriller, un peu comme le policier, c'est qu'il plaît à beaucoup de gens. Je ne pense pas que ce soit une erreur de dire que c'est un genre qui est plus lu que la SF et la Fantasy, surtout chez nous. Donc il est plus facile de trouver des lecteurs pour ce type de livre. Et oui, je suis passé par des chroniqueurs et des blogueurs. Presque une quinzaine depuis sa sortie et il va y en avoir d'autres dans les prochaines semaines. Le site Simplement.Pro est très efficace pour ça. C'est vraiment un outil que je recommande. Encore une fois, il faut y passer du temps mais ça paie.
Aujourd'hui, vous en faites alors une priorité ? Travaillez-vous à côté ? Arrivez-vous à gérer votre temps ?
Oui, j'ai un travail à côté pour pouvoir manger et payer le loyer. Aujourd'hui, j'ai vraiment envie de pouvoir partager tous les projets que j'ai en tête, donc je fais en sorte d'avoir de la rigueur : écrire tous les jours, ne serait-ce qu'un peu et tenir des objectifs : comme terminer cette nouvelle sur telle période, terminer ce chapitre durant ce week-end... Pour 2019, je me suis fixé des objectifs qui me semblent parfaitement réalisables, avec de larges marges de manœuvre, histoire d'avoir l'esprit serein. Et oui, globalement, j'arrive bien à gérer mon temps. Même si je pense que je peux encore m'améliorer de ce côté-là.
Les premiers commentaires, de ce que j'ai pu voir sur Amazon, sont positifs. Vous attendiez-vous à cet accueil ?
Pas autant non. Je me disais que j'avais écrit un bon petit thriller, avec ses qualités et ses défauts, mais je m'attendais à beaucoup plus d'avis mitigés. Beaucoup de chroniqueurs ont aimé de bout en bout, certains semblent même avoir adoré. Après, encore heureux, c'est normal, certains ont été déçus ou peu emballés par certains passages. Mais pour l'instant, personne n'a détesté... ou alors ils ne se sont pas manifestés...
D'où vous est venue l'inspiration pour ce roman ?
Je me souviens que la première idée qui m'est venue, c'est ce qui allait devenir le dénouement (que je vais taire ici ^^). C'était juste un concept fantaisiste et petit à petit j'ai construit l'intrigue en partant de ça... J'avais la fin, il fallait juste définir un chemin pour y arriver. Je me rappelle que les films l'Échelle de Jacob de Adrian Lyne et Le Festin nu de David Cronenberg m'ont influencé... de façon très indirecte, mais ça a joué. D'ailleurs un personnage fait allusion au film de Cronenberg dans le livre.
Nous arrivons à la fin de l’interview. Je vous remercie pour votre temps. Avant de nous quitter, j'aurais une dernière question, même deux : si un jeune auteur vous demandait un conseil pour se lancer dans l'aventure de l'auto-édition, lequel serait-il ?
Alors, de bien préparer son projet : plus il sera rigoureux, plus il sera efficace. Moi-même j'y suis allé un peu à l'aveuglette, même si j'avais plein d'idées pour la promo ou la communication... je pense que c'est quelque chose qui se prépare minutieusement. Donc « Pas de précipitation, prépare ton plan d'action et lance-toi »
Un lecteur hésite à lire votre roman, que lui diriez-vous ?
Ça dépend ce qui le fait hésiter, mais par défaut, je le mettrais au défi de deviner la fin avant d'y arriver. Merci beaucoup à vous de m'avoir invité à faire cette interview. J'ai beaucoup aimé. Et merci aussi du temps que vous consacrez au site, c'est vraiment énorme.
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Résumé du livre : L’inspiration des best-sellers
Quel est le rapport entre les horribles visions qui torturent Fabien et le meurtre de son épouse ? Alors que Fabien Dûmur vient d'emménager avec sa femme dans leur nouvel appartement, celle-ci se fait assassiner. Aucun témoin, aucun suspect. Dévasté, il prend la plume pour faire son deuil.
La réalité se mêle ainsi à la fiction, et Fabien se lance dans une enquête haletante qui le conduira au bord du gouffre. Quel est le rapport entre les horribles visions qui le torturent et le meurtre de son épouse ?
Et si le manuscrit qu’il rédigeait était une pièce du puzzle ? Un thriller psychologique, où complots et illusions morbides constituent la trame d’une quête de vérité pleine de rebondissements.
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Extrait
Son téléphone vibrait entre ses doigts. Il resta bouche bée en lisant le nom du contact qui l’appelait. C’était Julia.
Mais son téléphone, que Fabien tenait toujours dans sa main droite, était éteint, inactif. C’est impossible.
Le téléphone vibra pour la sixième fois quand Fabien décida de décrocher, les mains moites. En le portant à son oreille, il se demandait ce qui allait bien pouvoir sortir de l’appareil : un message d’erreur, une personne inconnue à qui on aurait attribué le numéro de Julia, des grésillements, une série de bips signalant que la ligne venait d'être coupée… tout sauf la voix de sa femme.
– Allô ?
Au début, il n’y eut rien.
Puis il discerna un souffle. Parasité d’abord, il s’éclaircit.
La personne semblait avoir du mal à respirer.
– Les yeux de la sirène.
C’était la voix de Julia.
Fabien eut un haut-le-cœur. Les doigts crispés sur le téléphone, il raccrocha alors que son sang ne fit qu’un tour. Respirant bruyamment, les yeux sur le point de sortir de leurs orbites, Fabien tenta de comprendre ce qui venait de se passer : sa femme, morte et enterrée depuis des semaines, venait de lui parler au téléphone.
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